Le projet METAVILLA poursuit, avec cette huitième édition, son questionnement autour des dichotomies intérieur/extérieur, local/global, ici/ailleurs, et le maintenant/constamment, en prolongeant la thématique du corps, thématique enclenchée par l’édition précédente.
À cette occasion, Anna Baranowski présente avec The very self in action une jeune femme en prise avec une série interminable d’éternuements. La réitération perpétuelle d’un geste naturel et incontrôlé interpelle quant à ce qui le provoque : ici, l’éternuement paraît feint, presque mécanique, alors qu’à l’image du rire bergsonien, il se doit d’être une manifestation fondamentale du vivant. En effet, la nudité de la jeune femme, mais aussi le caractère diaphane et lumineux de son visage, participent de cette sensation de proximité avec une forme de pureté vitale ; cette dernière contraste fortement avec le dispositif urbain qui lui fait face. On s’imagine alors que ces éternuements en chaîne répondent, en réalité, à un air raréfié par les cycles et les flux industriels, comme pour marquer une forme d’incompatibilité viscérale. Cet aspect pointe l’évidence d’une interdépendance entre l’individu et son environnement, entre l’individu et le monde contemporain ; il en montre surtout la précarité, rappelant s’il le fallait à quel point il est devenu indispensable de méditer sur des possibilités de cohabitation entre l’homme et son milieu, ce qui passe aussi par une meilleure assimilation des artères urbaines que nous traversons au quotidien.