Dans le cadre de l’exposition « La tentation de l’arbre » de Marie-Françoise Poutays présentée à Métavilla du 5 novembre au 19 décembre 2020.
«…L’expérience de l’Ouvert est une mue, elle dépouille. Quand la nature m’accueille c’est qu’elle reconnait mon dépouillement. Je lui rends cette reconnaissance. Pour échapper au formalisme, il faut aller contre la facilité. Comme il est facile de buter sur l’aspect formel des choses et des mots, de rester sur le seuil et de s’en contenter. Au lieu de respirer avec le monde, d’admirer le mouvement, l’ébranlement qui fait sens, ni forme- ni dissolution, juste le lieu de l’admiration. L’expérience de l’énergie se révèle en esthétique de l’énergie car l’esthétique est première, car l’harmonie est le champ vibratoire premier. La ligne s’essaie à ordonner l’énergie … depuis 40ans aujourd’hui. Au tout début, le trait naissait de l’appui continu de la bouche du tube de couleur sur le papier, membrane éphémère. L’évidence de la vibration archaïque du bleu : un fleuve s’écoulant d’une mer originelle. La ligne prétendait surtout ne rien dire, son mutisme avait valeur d’évidence, mais le message était abscons, risqué, car qui va chercher la substance quand elle fait mine de ne pas se donner ? Aujourd’hui sa magie est à fleur de peau. Elle a remonté à cette mer de reconnaissance…de générosité sans fin, antidote à l’essoufflement du monde. »